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Harlan Coben

Interview d'Harlan Coben :


Harlan Coben est un auteur de polars à qui tout sourit : ses romans, traduits en 40 langues, se sont écoulés à 50 millions d’exemplaires dans le monde et, rien qu’en France, sa Terre promise, il a déjà vendu 14 millions de livres. Pourtant, l’écrivain garde les pieds sur terre et mène une vie simple à Ridgewood, dans le New Jersey, avec sa femme, Anne, pédiatre, et leurs quatre enfants, Charlotte, Ben, Will et Eve. Seule folie : il vient d’acheter un appartement à New York, au Dakota Building. Depuis le temps où j’ai conçu ses premières histoires, je n’ai jamais voulu en faire un héros comme Hercule Poirot ou Sherlock Holmes qui ne vieillissent pas Win, le richissime acolyte de son héros Myron Bolitar. Mais alors qu’il vient d’avoir 50 ans, Coben tente un nouveau pari en cassant la série à succès de Myron Bolitar, intronisant dans « Sous haute tension » son héritier, son neveu Mickey Bolitar, 16 ans. A l’heure où le sorcier Harry Potter et les héros de Stephenie Meyer vampirisent l’édition, Coben a compris qu’il lui fallait trouver une seconde jeunesse. ,
Paris Match.
 Pourquoi l’atmosphère est-elle aussi mélancolique dans votre nouveau livre ?

Harlan Coben.
 Parce que, pendant un moment, j’ai pensé que j’écrivais les dernières aventures de Myron Bolitar. et se contentent de résoudre des énigmes. A ses débuts, Myron avait 27 ans, maintenant, il a la quarantaine, c’est pourquoi j’ai ressenti le besoin de faire exploser la série, car je n’ai pas envie d’écrire sans cesse le même livre.
D’autant que Myron passe la main à son neveu !J’ai fait ce que je n’avais jamais encore fait auparavant, en utilisant un jeune, Mickey, qui deviendra le personnage principal du roman suivant. Il sera le héros d’une nouvelle série, et son oncle Myron, avec lequel il ne s’entend pas très bien, sera là pour prendre soin de lui.
Beaucoup d’auteurs se lancent, comme vous, dans des romans pour jeunes adultes. Est-ce une stratégie ?Je ne sais pas pourquoi les autres agissent ainsi. En ce qui me concerne, plutôt qu’une série pour jeunes adultes, j’ai créé une série oncle-neveu ! C’est une histoire que j’avais envie d’écrire, car je me suis aperçu que Mickey avait plus d’histoires à raconter. Et je veux écrire des romans que mes enfants puissent lire.

« Je ne décris pas une mort au rabais. J’en montre les conséquences émotionnelles »

Mais vous avez dû vous censurer sans doute, il n’y a plus d’allusions à la drogue ou de blagues osées, non ?
Vous serez surpris. La violence est plus présente que vous ne le croyez, et il y a une scène dans un cercle de gentlemen qui ressemble plutôt à un club de strip-tease. De toute façon, on ne trouve pas
tant de sexe ni de violence dans mes autres livres. Je n’ai pas voulu, sous prétexte que j’écris pour un public plus jeune, rendre l’intrigue plus simple.
Pour la première fois, le kaddish, la prière juive des morts, est évoquée dans “Sous haute tension”. Etes-vous pratiquant ?Je suis un juif qui ne croit pas réellement en Dieu. Mes parents suivaient la tradition, mais nous n’étions pas une famille très religieuse. Parfois, comme tout le monde, je peux trouver du réconfort dans les rites.
La mort vous angoisse-t-elle ?
Je viens tout juste d’avoir 50 ans, ça m’en rapproche ! Mais elle ne m’inquiète pas tant que ça. Cela dit, quand je l’aborde dans mes livres, je ne veux pas la minorer comme d’autres auteurs de thrillers.
Je ne décris pas une mort au rabais, je montre les ravages qu’elle provoque, ses conséquences morales et émotionnelles.
Si vous n’étiez pas devenu romancier, quel métier auriez-vous rêvé d’exercer ?A mon grand désespoir, je ne suis bon à rien d’autre ! Ou alors il faudrait que je me mette à vendre des stylos, que j’exerce un métier que je déteste. Cette peur me pousse à écrire toujours plus, à travailler toujours plus dur.
Il y a un rockeur au cœur de votre livre… Qu’écoutiez-vous comme musique lorsque vous étiez jeune ?
A peu près la même qu’aujourd’hui, Springsteen m’a toujours accompagné, avec Steely Dan, les Doobie Brothers…

Vos enfants ne vous trouvent-ils pas un peu vieux jeu ?Oui, ils n’apprécient aucun des groupes que j’aime ! Ils préfèrent Eminem.
Vous nous aviez confié avoir l’intention d’écrire un roman sur votre père. Est-ce toujours le cas ?
Peut-être. Mais il est très présent à travers celui de Myron.

C’est aussi une façon de se cacher… N’êtes-vous pas tenté d’écrire un roman plus intimiste, ou ambitieux ? Mais il le serait moins que ce que je fais ici ! Je parle d’un père en train de mourir, de la vie des rock stars, des joueurs de tennis, de la drogue, de la relation de Myron avec son frère. C’est ça qui est ambitieux ! Et je pense que vous pouvez en apprendre beaucoup sur moi en lisant mes romans


Source: paris match

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